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Eléments théoriques du Taiji Quan du village de Chenjiagou :

 

Le Taiji Quan de la famille Chen regroupe l’héritage de l’ancienne boxe des Chen, transformée par les apports théoriques et pratiques de Chen Wangting, le fondateur, ainsi que des génération ultérieures.

On doit y ajouter des dizaines de Taolu d’armes classiques de guerre. 

Le coeur de la boxe est constitué par le changement, la transformation.

Cette transformation inclut plusieurs niveaux :

La forme, Xing débouchant sur les techniques martiales 

La force , Jin

Le corps Shenti

 

Ainsi il est important:

De ne pas confondre les méthodes et la finalité.

De ne pas restreindre la possibilité de techniques ou mouvements à ces méthodes.

La finalité, le haut niveau de transformation :

Le corps du pratiquant est densifié par la force fine (jin) mais aussi par le Qi qui pénètre et remplit toutes les parties du corps. Son intention (Yi) mobilise puis guide le Qi et la force (Jin).

Les techniques découlent de ces capacités et se manifestent par une grande capacité d’écoute, d’adaptation, de transformation puis de sortie de force (Fajin). 

Telle est la voie du pratiquant de Taiji Quan.

Les méthodes :  

  • Les trois sections

  • Les 6 harmonies

  • Le Chan Si Jin

  • La Théorie du Yin Yang

  • Le Tuna 

  • Le Tuishou

  • Les 4 extrémités 

  • La théorie des cinq éléments 

Suivant les maîtres ou les époques, il est possible d'en ajouter ou d'en enlever, mais voici les principales qui ont traversé les siècles.

Il est intéressant de noter que la majorité de ces méthodes sont spécifiques aux arts internes en général et que peu sont spécifiques au Taiji Quan style Chen.

Les trois sections, San Jie :

Diviser le corps en trois sections permet de se mouvoir de manière coordonnée, puis unifiée, dans le but d’émettre la force entière (force provenant de toutes les parties du corps).

Pour le tronc, les trois sections sont :

Le haut.

Le milieu.

Le bas.

Pour les membres, les trois sections sont :

Racine.

Médian.

Extrémité.

Les San Jie appliqués à l’individu :

Appliqués au corps : la tête est le haut, la poitrine est le milieu et les jambes sont le bas.

Appliqués au tronc : la poitrine (poumons) est le haut, les organes creux (Fu) sont le milieu et le Dan Tian le bas.

Appliqués aux jambes : les hanches (Kua) sont la racine, les genoux sont le médian et les pieds sont l’extrémité.

Appliqués aux bras : les épaules sont la racine, les coudes sont le médian et les mains l’extrémité.

 

Lorsque toutes ces parties sont unifiées, alors le corps le forme qu’un « Jie » une seule partie.

 

Dans le Taiji Quan style Chen moderne , il est fréquent de voir les mains dépasser la ligne centrale du corps dans les mouvements (Yun Shou par ex). Dans cette situation l’unification des sections est rompue.

On peut également observer des mouvements de mains se prolonger bien après que la taille ait cessée de bouger, dans ce cas les sections ne peuvent pas s’unifier...

Les 6 harmonies, Liu He :

C’est la théorie fondamentale  dans le Taiji quan style Chen bien que non spécifique au style. On la retrouve dans un grand nombre de styles du nord de la Chine (Shaolin, Xingyi Quan, Bagua Zhang, Xingyi Liu He Quan...).

Les 3 harmonies externes :

Les mains et les pieds,les coudes et les genoux, les épaules et les hanches, doivent être en harmonie :

Dans les mouvements, il faut que le corps soit proportionné et coordonné. Ces harmonies découlent de la « théorie des trois sections » appliquée en mouvement.

Le but étant de créer un mouvements unifié, respectant le centre du corps et provenant du sol.

Le respect de ces harmonies permet d’accéder à la maitrise de Xing (la forme).

Les 3 harmonies internes :

La forme (Xing) et l’intention (Yi) doivent être en harmonie : 

Lorsque l’on exécute les mouvements, on doit y mettre toute son attention et son intention de sorte à ce que le mouvement ne soit pas vide. Puis avec le temps,  de l’intention jailli le mouvement.

 

La force musculaire (Li) et l’énergie (Qi) doivent être en harmonie:

Lorsque l’on exécute les mouvements, ceux ci requièrent de la force et  demandent beaucoup d’énergie. 

Pour ne pas blesser le corps, il faut que la force que l’on y met soit en accord avec l’énergie que l’on peut mobiliser. Il ne faut pas entraver la circulation du Qi par des tensions excessives.

Il faut également que l’intention soit présente pour mobiliser le Qi nécessaire au mouvement.

 

La force fine (Jin) et les os (Gu) doivent être en harmonie : 

Le Jin provient du sol et se transmet à travers les os qui sont le cadre (Squelette) sur lequel s’exercent toutes les forces du corps humain.

Ces forces comprennent le poids du corps, les forces musculaires, fasciales mais aussi les pressions exercées par l’adversaire. Tout ceci doit être transmis et utilisé par le pratiquant de Taiji Quan pour orienter, transformer et restituer une force entière appropriée pour le combat : Le Jin. 

Le Chan Si Jin : 

Chan signifier enrouler (comme on enroule un fil autour d’une bobine), Si signifie la soie (le fil) et Jin désigne la force fine entière du corps.

Chansi Jin est l’utilisation de la force spiralée dans les mouvements pour développer une force fine, unie et importante. C’est une méthode et une des caractéristiques du Style Chen.

Il existe plusieurs niveaux de Chansi Jin :

Au début de l’apprentissage, l’accent est mis sur la rondeur dans les mouvements circulaires que l’on amplifie volontairement pour que le débutant puisse s’en imprégner. Cependant, appliquer en combat ces mouvements tel quels  serait une perte de temps et donc un désavantage. 

C’est ainsi qu’avec le temps, la caractéristique circulaire devient de plus en plus profonde et resserrée jusqu’à devenir une vrille, visible ou non de l’extérieur.

C’est pourquoi même dans les mouvements non circulaires (directs), il y a quand même la force Chansi.

Il faut noter également que c’est un concept utilisé en Shaolin Quan.

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Ces dernières années la circulation du Qi est confondue avec la notion de Chansi Jin :

Le Taiji quan est un art martial, ainsi comme son nom l’indique, c’est le Jin, la force, qui emprunte un trajet spiralé si on considère la boxe.

Ce n’est pas la circulation du Qi qui crée la force Chan Si Jin mais le Qi y participe comme moyen d’unification interne (parmi d’autres...). De plus en pratiquant le Chansi Jin, il se trouve que du Qi va emprunter les mêmes trajets que le Jin. Ainsi le raccourci du Jin avec le Qi a été utilisé.

Faire ce raccourci emprunte au mysticisme, augmente la confusion et empêche de réaliser la différence entre Jin et Qi.

Enfin, si le terme Chansi Jin a été inventé ce n’est pas pour l’appeler "Chansi Qi" et ainsi bien différencier « Jin » de « Qi ».

Yin-Yang, le Taiji :

La théorie du Yin-Yang appliquée aux arts martiaux permet de prendre conscience des

opposés-complémentaires dans leur relation dynamique et proportionnée, dans le but

d’apporter adaptation et dynamisme au combat.

Appliquée au combat cette théorie permet de prendre conscience du :

Plein et vide ( de poids et de force)

Lenteur et vitesse

Dureté et douceur 

Expansion et rétraction

....

L’évolution du Taiji Quan moderne a fait l’apologie de la lenteur, de la douceur et de l’absence de force pour venter une efficience exceptionnelle. C’est une erreur théorique fondamentale et ne marche bien évidement pas dans la réalité.

La théorie Yin-Yang indique que la force et la douceur doivent être proportionnées, ce qui veut dire :

Qu’une plus grande force doit être accompagnée d’une plus grande  capacité de relâchement et que la capacité de relâchement doit permettre d’appliquer une plus grande force et non pas l’un séparé de l’autre.

Il en est de même pour les autres capacités (Plein-vide, expansion-rétraction...).

Tuna, la respiration : 

La respiration, dans tous les arts martiaux revêt une importance fondamentale.

Dans le Taiji Quan, la respiration doit être naturelle, fine, lente et profonde. 

Cela signifie qu’il n’existe pas de majoration spécifique en intensité ou compression pour décupler

la force physique ou énergiser le corps. Cependant, le pratiquant doit s’employer à accorder

les mouvements avec la respiration et améliorer la profondeur et l’amplitude de celle-ci.

La gestion de la mobilité du diaphragme permet d’unir les forces du corps et de réguler la circulation

du Qi, en particulier au niveau du Dantian. 

 

 

Les Quatre extrémités :

Les quatre extrémités sont des structures externes du corps humain qui possèdent une liaison énergétique directe avec leurs structures internes. Pratiquer en mettant l’intention sur ces zones permet d’activer

une connexion énergétique supplémentaire, et donc de créer une liaison profonde. 

Cela participe à l’état d’unification du corps désiré pour l’émission de la force entière

dans le combat. 

Les quatre extrémités sont  : 

La langue est l’extrémité de la « chair » (muscles)

Les ongles sont l’extrémité des cartilages et ligaments

Les dents sont l’extrémité des os

Les cheveux (et poils) sont l’extrémité du sang

 

 

 

Wu Xing, les cinq éléments :

La théorie des cinq éléments est un apport utile mais toutefois postérieur à la création

du Taiji Quan et des boxes internes.

Cet apport provient de l’application de la théorie énergétique du Wuxing à la boxe.

Cette théorie dans le Taiji Quan permet de lierpar analogie des principes corporels

de mouvements ou d’actions de boxe. 

L’apport de cette théorie relève du caractère holistique  de la pensée chinoise qui permet

d’atteindre la « Grande Harmonie » entre les phénomènes. 

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